Doit-on engloutir des milliards d'euros pour Air France ?

Publié le par georges49

Doit-on engloutir des milliards d'euros pour Air France ?

L’instance indépendante appelle le gouvernement à conditionner les aides publiques destinées aux secteurs sinistrés à « des plans précis » en faveur du climat

Sortir du carbone, c’est-à-dire des énergies fossiles, pour faire face au choc sanitaire, mais également au choc climatique. Voilà le principal appel du Haut Conseil pour le climat (HCC), dans son rapport spécial « Climat, santé : mieux prévenir, mieux guérir », publié mardi 21 avril et envoyé au gouvernement afin de l’aiguiller dans la sortie de crise du Covid-19.

Les treize experts de cette instance indépendante, installée fin novembre 2018 par Emmanuel Macron, exhortent l’exécutif à placer la transition écologique et l’égalité sociale au cœur de la relance économique afin de renforcer notre résilience aux risques sanitaires et climatiques. Ils font dix-huit recommandations pour y parvenir, et demandent notamment de conditionner les aides publiques destinées aux secteurs sinistrés à « des plans précis » en faveur du climat.

 

 

Les experts partent du postulat que l'épidémie et le changement climatique sont deux phénomènes étroitement liés et constituent des "menaces majeures pour l'ensemble de l'humanité". Prévenant d'emblée que la diminution des émissions de CO2 observée en France "reste marginale et transitoire", comme a pu l'observer François Gemenne, chercheur spécialiste du climat, le HCC appuie sur la nécessité de mettre en oeuvre une relance économique "verte", fondée sur une réduction des émissions et par conséquent sur une baisse des subventions des énergies fossiles. 

La "dépression prolongée du prix du baril" doit être l'occasion, jugent les experts, pour "enlever les exonérations fiscales" dans les secteurs routier et aérien et ainsi "réduire le plus rapidement possible notre dépendance au gaz et au pétrole".

Selon le HCC, la transition bas-carbone doit être une priorité pour le gouvernement au sortir de la crise et elle "doit être accélérée pour que la France parvienne enfin au rythme de ses engagements". Pour rappel, la France s'est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 40 % entre 1990 et 2030 et vise la neutralité carbone d'ici à 2050. 

De son côté, l'Assemblée nationale a voté le projet de loi de finances rectificatives qui prévoit d'accorder 20 milliards d'euros d'aides aux entreprises en difficulté. Selon les experts, les investissements publics doivent aller dans le sens du bas-carbone dans les secteurs de l'industrie, du logement, de l'énergie, des transports, mais aussi dans celui de l'industrie automobile, où "toute aide devra s'inscrire dans le cadre de reconversion des chaînes de production vers des véhicules à propulsion décarbonée", c'est à dire électriques ou hydrogènes. 

Les aides alloués au secteur de l'aviation, qui reste l'un plus émetteurs de gaz à effet de serre, doivent servir à tendre vers la neutralité carbone, à "transformer plutôt que sauvegarder à tout prix et à n'importe quel coût" l'ancien modèle. 

 

Conclusion : difficile de laisser s'échoir les compagnies aériennes, pour chaque pays il en va de la souveraineté nationale

Par contre, si on doit engloutir des milliards d'euros pour Air France, il faudrait sérieusement réduire la voilure, et surtout les salaires des cadres et des dirigeants

Sources : Lci et le Monde

 

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