Les paras lynchés et lachés

Publié le par georgoharisso57

L’affaire remonte à octobre mais la colère est toujours là. Père de deux enfants, Teva Paeahi, avait 35 ans. Cet artilleur para originaire de Tahiti servait à Kourou dans le cadre de la protection du centre spatial. Le 24 octobre, en permission avec un groupe de copains, il participe à une rixe dans une boite de nuit.

Les bérets rouges ont le dessus sur les civils guyanais mais ils poursuivent leurs assaillants dans la rue. Tout le monde a trop bu. Un 4 x 4 conduit par une femme surgit. Son passager lui crie : « Shoote-les ! » La voiture fonce et fauche deux paras. La conductrice s’arrête, « paniquée » selon son avocate. Encouragé par des badauds, son passager reprend le volant, fait demi-tour et roule sur Teva Paehi. Délibérément, racontent les témoins. Involontairement, assure son avocat. Le bassin et le thorax écrasés, Teva Paehi décèdera quatre jours plus tard. Un autre para est blessé. Placés en détention provisoire, l’homme et la femme ont été mis en examen pour « tentative de meurtre ».

L’alcool, la haine et la violence extrême – jusqu’à la mort ! – sont au cœur de cette affaire. S’agit-il d’un accident ou d’une discrimination meurtrière, allant jusqu’au lynchage, à l’égard de compatriotes portant l’uniforme français ? Un crime raciste ? Le régiment refuse tout commentaire. La famille para serre les dents, choquée de l’apparente indifférence des parlementaires et des médias, au regard du battage médiatique et politique qui suivit la mort accidentelle de Rémi Fraisse, le 26 octobre à Sivens.

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