Ni bruit ni gaz, avec l'avion à hydrogène

Publié le par georges49

Ni bruit ni gaz, avec l'avion à hydrogène

Porté par le développement de la technologie de l'hydrogène, Airbus s'est fixé comme ambitieux objectif d'être le premier constructeur à atteindre en 2035 le zéro émission avec trois concepts d'avions propulsés à l'hydrogène. L'avionneur les présentait aujourd'hui. La fin de la décennie devrait voir voler le premier prototype.

Airbus a dévoilé ce lundi 21 septembre, trois concepts d'avion propulsé à l'hydrogène et vise la mise en service d'un appareil commercial zéro émissions en 2035, un « axe stratégique majeur » pour l'avionneur, soumis comme le reste du secteur à une pression croissante de l'opinion publique.

 

Mis à mal par la crise due au coronavirus et dans le collimateur du mouvement flygskam (« la honte de prendre l'avion ») pour ses émissions de CO2 (2 à 3 % des émissions mondiales, selon le secteur), le secteur aéronautique met les bouchées doubles pour avancer vers la décarbonisation du transport aérien.

 

« Il s'agit d'un moment historique pour l'ensemble du secteur de l'aviation commerciale, et nous entendons jouer un rôle de premier plan dans la transition la plus importante que notre industrie ait jamais connue », résume dans un communiqué Guillaume Faury le président exécutif d'Airbus, qui entend se « positionner comme chef de file dans la décarbonisation de l'industrie aéronautique ». Pour le ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari, « c'est la meilleur réponse à cet "aviation-bashing" qu'on observe depuis plusieurs mois ».

Source : Futura

 

 

 

Article du site la liberté de 2008:

L'agence aéronautique et spatiale allemande teste en ce moment l'Antares DLR-H2, premier avion de tourisme propulsé par une pile à combustible. Une technologie «propre» riche de promesses.

RICHARD E. SCHNEIDER

 

Un avion qui ne fait pas de bruit, ne pollue pas et ne rejette que de l'eau? Ce rêve a un nom: c'est la pile à combustible. La PAC, comme on l'abrège, produit de l'électricité par électrolyse inversée de l'eau, c'est-à-dire qu'elle transforme l'énergie chimique de l'hydrogène en électricité à l'aide d'oxygène. Un processus écologiquement idéal, puisqu'il est exempt de nuisances sonores et n'entraîne aucune émission de CO2. Cet automne, l'agence aéronautique et spatiale allemande (DLR) a présenté l'Antares DLR-H2, premier avion de tourisme au monde qui décolle, grimpe jusqu'à 4000 m d'altitude et atterrit avec une pile à combustible comme seule source d'énergie. Une révolution.En Suisse, on se souvient encore du «Smartfish», rebaptisé ensuite «Hyfish» (avec «Hy» pour «Hydrogène»). Ce premier prototype équipé d'une pile à combustible fit son vol inaugural en 2007 à Stuttgart. Son constructeur, l'ingénieur bernois Koni Schafroth, avait en vain cherché un investisseur pour en faire le premier avion de tourisme atteignant, grâce à sa forme rondelette de poisson, la vitesse de croisière de 700 km/h. L'agence aéronautique et spatiale allemande l'avait alors adopté pour l'équiper d'une pile à combustible de 1 kilowatt (kW) spécialement conçue pour l'occasion. «Hyfish» atteignit les 200 km/h, et son constructeur fut bien heureux de voir son avion devenir le premier à voler avec une pile à combustible.

 

Actuellement en test

Une petite année plus tard, l'Antares DLR-H2 est le premier avion de tourisme à décoller avec une pile à combustible, d'une puissance de 25 kW cette fois-ci. L'avion en est à la phase des tests pratiques. Et, à la joie des protecteurs de la nature, elle ne nuit pas à l'environnement, ne produisant ni bruit, ni CO2 ni des noxes (NOX). Les ingénieurs DLR de L'institut de thermodynamique de Stuttgart lui ont retiré sa batterie électrique pour implanter à sa place une pile à combustible fabriquée par l'entreprise canadienne Hydrogenics, à Mississauga en Ontario. Les réservoirs d'hydrogène ont été installés sous les ailes, dans des récipients bien couverts qui ressemblent à des flotteurs. Mais cette PAC ne restera pas la seule à être testée par les ingénieurs de la DLR pour ses qualités de vol, sa puissance et sa longévité.Avant le vol, il fallait améliorer et aménager la PAC. Surtout la prémunir contre les chocs pendant son fonctionnement, les vibrations de l'avion et des changements de position parfois brusques pendant le vol qui entraînent des surcharges de poids. L'important aménagement technique de l'avion de tourisme concernait notamment ses ailes, qui ont été renforcées, et les deux gros flotteurs qui ont été fixés en dessous.

Le pilote et 250 kg de charge

Avec son envergure de 20 mètres, Antares DLR-H2 atteint ainsi un poids total de 660 kg. Avec la pile à combustible, il peut décoller en emportant une charge totale de plus de 1000 kg, affirment les ingénieurs de la DLR. Ce sera donc le pilote plus 250 kg de bagages au maximum. Son autonomie de vol est de cinq heures au moins. Au bout de leurs essais, les ingénieurs verront laquelle des piles à combustible sera la plus apte pour l'utilisation dans l'avion. Tant que les conditions météo le permettent en ces derniers mois de l'année 2008, ils testeront les différents systèmes de PAC et leur rendement.Mais en fait, l'avion Antares DLR-H2 n'est pas le premier aéronef à s'envoler avec une pile à conbustible. En mars dernier, à Madrid, le constructeur américain Boeing avait présenté l'avion biplace Dimona, qui décolla avec une PAC et une batterie électrique à bord. Grâce aux efforts combinés de ces deux sources énergétiques, Dimona atteignit 1000 mètres d'altitude pendant 10 minutes, selon les communiqués de presse de Boeing. Une performance que dépassent donc les ingénieurs allemands avec leur Antares. I

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