Le gaz qatari en Europe?

Publié le par georges49

Le gaz qatari en Europe?
Dans l’éventualité d’une guerre avec la Russie, les Américains négocieraient avec les Qataris afin qu’ils approvisionnent l’Europe en gaz. Hypothèse crédible ou simple surenchère verbale états-unienne? Analyse.
Du gaz qatari à la place du gaz russe?
Telle serait l’idée en vogue à Washington. Selon Bloomberg, les responsables américains démarcheraient activement l’émirat afin qu’il fournisse en gaz naturel liquéfié (GNL) les Européens en cas d’invasion de l’Ukraine par la Russie. Plus précisément, au cas où les Russes couperaient le robinet en riposte à de nouvelles sanctions occidentales déclenchées par une telle opération. L’émir cheikh Tamim ben Hamad Al Thani est ainsi attendu à la Maison-Blanche le 31 janvier.
Rien de surprenant pour Alexandre del Valle, pour qui les Américains restent fidèles à leur ligne vis-à-vis de Moscou. Leur plan est «limpide», estime auprès de Sputnik le co-auteur de La mondialisation dangereuse (Éd, l’Artilleur 2021): provoquer le plus possible les Russes pour les pousser à la faute et justifier ainsi de nouveaux trains de sanctions qui les isoleraient davantage.
Il n’est un secret pour personne que les Américains lorgnent sur le marché gazier européen. Un coup de main de leurs alliés du Golfe permettrait de pallier une diminution forcée des fournitures russes à l’Europe.

Sanctions antirusses, les gaziers US applaudissent

Cette volonté de couper les Européens des Russes en s’attaquant aux fournitures d’or bleu se retrouve d’ailleurs dans les futures sanctions concoctées à Washington et Bruxelles. Annoncées comme étant «d’une sévérité inédite», celles-ci mettraient sur la table l’interdiction des banques russes de recourir au dollar ainsi que la réduction des achats européens d’hydrocarbures russes. À l’heure actuelle, le gaz et le pétrole russe représentent respectivement 43 % et 20 % de l’approvisionnement de l’UE.
Des volumes considérables auxquels les Européens ne pourront renoncer d’un trait de plume, souligne Alexandre del Valle. Constat que dresse également l’économiste Jacques Sapir. Il ne pourrait s’agir que de «diminutions très progressives» des approvisionnements auprès de la Russie, s’étalant sur une décennie.
L’économiste rappelle qu’il serait par ailleurs particulièrement coûteux de remanier le système énergétique du Vieux continent, sans oublier qu’il apparait peu probable que Doha tourne le dos à ses clients asiatiques pour approvisionner l’UE. Pourtant, Le Qatar, deuxième exportateur mondial de GNL derrière les États-Unis, prévoit grâce à l’expansion du projet North Field une hausse de 64 % de sa production de gaz liquéfié à l’horizon 2027. De quoi nourrir, à long terme, certaines ambitions.
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